Québec d’abord a le «potentiel» de faire élire plus de conseillers que Lachance et Hamad, selon Claude Villeneuve

By Simon Bélanger, Initiative de journalisme local, Monquartier.quebec

Mardi après-midi, Claude Villeneuve, chef de Québec d’abord, était en mode offensif. Il se trouvait dans le district de la Chute-Montmorency—Seigneurial, où il estime que sa candidate peut faire tomber le conseiller sortant Stevens Mélançon, élu depuis 2017.
Malgré des sondages défavorables, qui le placent au 4e ou au 5e rang dans la course à la mairie de Québec, Claude Villeneuve ne se laisse pas décourager.

Au contraire, il estime que le travail de plusieurs candidats et candidates de Québec d’abord pourrait faire pencher la balance le 2 novembre prochain, question d’au moins faire élire quelques personnes sur le conseil municipal.

M. Villeneuve conviait les médias sur l’avenue Ruel, en plein cœur du quartier Montmorency, à Beauport. Accompagné de sa candidate Marie-Eve Leblond, il ne cachait pas ses intentions de ravir le district de la Chute-Montmorency—Seigneurial à Stevens Mélançon, élu en 2017 avec Québec 21, qui se présente cette fois-ci dans l’équipe de Sam Hamad.

Division du vote de Québec 21 dans Chute Montmorency—Seigneurial…

Claude Villeneuve croit qu’une option est possible pour que Québec d’abord fasse élire Mme Leblond, en profitant d’une séparation du vote autrefois acquis à Québec 21. Selon M. Villeneuve, les candidats Stevens Mélançon (Leadership Québec) et Joey Aubé (Respect Citoyens) se sépareraient les mêmes électeurs.

«On n’est pas ici pour rien. On voit des possibilités et on sent une volonté de changement chez les gens de Montmorency. Ils ont envie de changer autant du maire actuel que leur conseiller. C’est ce qu’on ressent», constate M. Villeneuve.

Le chef et sa candidate reprochent tous deux à Stevens Mélançon d’affirmer «qu’il n’a rien pu faire parce qu’il était dans l’opposition».

«Moi, comme conseiller d’opposition, parce que j’ai poussé mes dossiers et parce que j’ai travaillé avec rigueur, […], parce que j’ai fait des alliances avec Jackie Smith, quelqu’un qui était dans un autre parti, j’ai obtenu deux visions d’aménagement», soutient Claude Villeneuve.

Il fait référence aux visions d’aménagement de la Canardière (dont les travaux ont été lancés sous l’administration Labeaume) et de la 1re Avenue.

De son côté, Marie-Eve Leblond constate que «deux types de commentaires» se dégagent autour de M. Mélançon dans son porte-à-porte.

«Le premier, c’est que je vais voter pour lui, parce que c’est le cousin, c’est le frère ou c’est le neveu… Là-dessus, je n’ai pas d’enjeu. J’ai d’autres gens qui m’ont dit “on va y donner une dernière chance”, parce qu’ils pensent que là, il va arriver à une majorité et il va pouvoir faire quelque chose. Je réponds à ces citoyens-là que ça fait 8 ans qu’il a eu une chance», explique la candidate.

Son chef ajoute que les élus de Beauport semblaient «plus intéressés par leurs petites chicanes et leurs petites rivalités internes, qu’à travailler pour le monde ici».

…et ailleurs

Claude Villeneuve croit même que la division de l’ancien vote de Québec 21 pourrait se refléter dans bien d’autres districts.

«Si vous prenez le vote de Québec 21 de la dernière élection, ils sont en train de se séparer en deux. Ça ne fait pas beaucoup. Techniquement, ça va être difficile pour Leadership Québec et pour Respect Citoyens de faire élire des conseillers dans les districts, avec le score qu’ils ont», analyse le chef de Québec d’abord.

En 2021, Québec 21 avait récolté 24,74% des voix.

Claude Villeneuve estime que ses gains potentiels sont plus «géographiquement situés».

«Je pense qu’on a un potentiel de faire élire plus de conseillers que chacun de ces deux partis-là», ajoute M. Villeneuve.

Dans de précédents points de presse, il confiait aussi que plusieurs des secteurs de Maizerets—Lairet, le district qu’il tente de conserver, donnent des signes encourageants pour sa formation politique.

Même chose dans l’arrondissement des Rivières, où les trois conseillères sortantes font partie de Québec d’abord, mais où seule Véronique Dallaire, dans le district des Saules—Les Méandres, se présente à nouveau.

Montmorency, un quartier qui «manque d’amour»

Québec d’abord a profité de sa présence dans le quartier Montmorency pour détailler quelques engagements.

«C’est un quartier qui est enclavé par les autoroutes, les services sont rares, mais pourtant, il est idéalement situé», remarque Claude Villeneuve.

Celui-ci estime que Montmorency «manque d’amour depuis trop longtemps».

En vrac, le parti souhaite favoriser le retour de commerces de proximité, trouver une vocation aux bâtiments vacants, réduire la vitesse des véhicules et transformer les terrains abandonnés.

Claude Villeneuve rappelle aussi son désir de voir l’autoroute Dufferin-Montmorency transformée en boulevard urbain et que les citoyens retrouvent l’accès au fleuve, dans le cadre de l’aménagement de la phase IV de la Promenade Samuel-De Champlain.

De plus, Québec d’abord souhaite que le quartier Montmorency profite davantage des retombées liées à la présence de près d’un million de visiteurs aux chutes Montmorency chaque année.

Finalement, Claude Villeneuve souhaite qu’à l’instar de ce qui s’est fait dans deux secteurs de Limoilou, l’administration se penche sur une vision d’aménagement pour le quartier.

«Cette vision nous permettra de dégager les priorités d’action, de les séquencer et de saisir chaque opportunité qu’on a de retisser la trame», explique-t-il.

M. Villeneuve reproche à Bruno Marchand de «ne pas s’occuper de la vie de quartier dans les banlieues», comme dans Montmorency, pour plutôt privilégier un secteur comme la rue Racine, où il compte une élue de Québec Forte et Fière.

Les débats font débat

Le point de presse de Claude Villeneuve se tenait alors qu’un débat opposait Bruno Marchand, Sam Hamad et Stéphane Lachance sur les ondes du FM93. Les animateurs expliquaient que les trois avaient récolté au moins 10% d’intentions de vote, ce qui justifiait ce choix.

Même si Claude Villeneuve admet qu’il aurait préféré être là, il estime que d’autres décisions entourant les débats de la campagne municipale l’ont encore davantage fait sourciller.

«J’étais beaucoup plus fâché […] quand Patrice Roy à RDI faisait un débat Marchand-Hamad, quand Paul Larocque lui décide qu’il faisait un débat Marchand-Hamad… Des décisions qui viennent de Montréal, qui n’ont aucune compréhension de ce qui se passe sur le terrain ici. Eux autres voulaient leur show», déplore M. Villeneuve.

Cette perception le suit depuis l’annonce précoce de la victoire de Marie-Josée Savard en 2021.

«[Ils se disent] “on va clairer ça Québec. On va parler de ce qui est intéressant. Coderre-Plante, ça va chauffer. Ce n’est pas cette arrivé. Encore cette année, le show est à Québec», analyse l’ancien chroniqueur politique, qui n’est jamais caché bien loin.

M. Villeneuve se désole aussi de l’absence de Jackie Smith, cheffe de Transition Québec, lors du débat de TVA Québec la veille.

«Je ne suis pas fier [avec] ma présence sur l’image au débat d’hier, [avec] les quatre monsieurs, et qu’elle dise que c’est un Boy’s Club […]. Je ne suis pas fier d’être là-dedans. En même temps, je ne peux refuser aucune tribune. Je ne peux pas dire “je n’irai pas parce que vous n’avez pas invité Jackie”», explique Claude Villeneuve.

Il s’interroge aussi sur la présence d’Anne Guérette dans certains débats (Radio-Canada et la Chambre de commerce et d’industrie de Québec, notamment), alors qu’elle n’a pas d’élus et que ses scores dans les sondages sont assez bas. Il estime qu’il y a peut-être eu trop de débats.

Mais il croit aussi que sa présence a été bénéfique dans bien des débats.

«Je pense que les occasions que les électeurs ont eu de voir Claude Villeneuve et Bruno Marchand s’affronter, c’est la fois qu’on a le plus parlé d’enjeux tangibles pour les citoyens de Québec», soutient-il.

Cet article bénéficie du soutien de l’Initiative de journalisme local, financée par le gouvernement du Canada.

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